Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 3.djvu/667

Cette page n’a pas encore été corrigée

fcutyiige aut (Ëontt’t ©riefen an ötemonb.

655

Mr Newton ne decide point sur la cause de la pesanteur, Monsieur Leibniz dit qu’elle est mécanique. L’un dit que les premières parcelles de la matière sont dures par le pouvoir et par la volonté du créateur ; l’autre qu’elles sont dures par les mouvements conspirants. Mr Newton n’ose affirmer que les motions de la machine animal soient mécaniques ou non, Monsieur de Leibniz donne ces mouvemens à l’harmonie préétablie. Mr N(ewton) dit que Dieu est omnipresens, mais qu’il n’est pas comme l’ame dans le corps ; Monsieur de Leibniz appelé Dieu Intelligentia supramundana, d’où il s’ensuit, dit on, que Dieu ne peut pas faire quelque chose dans les 0017)8 que par miracle. On le querelle fort sur le mot de miracle.

ce 30 d’Aoust.

Je vais trois fois la semaine chez MT Newton et quand je reviendrai à Paris, je vous assure que vous serez content de lui et de moi. Vous ne pouvez pas croire combien il est scavant dans l’ancienne histoire et les reflexions justes et exactes qu’il fait sur les faits. Il a beaucoup lu et beaucoup médité sur l’ecriture sainte, mais il en parle avec une grande sagesse, bien du bon sens, en dépouillant les expressions du sens allégorique et le réduisant à l’histoire. Comme il scait beaucoup l’ancienne histoire des Egyptiens et des Phéniciens ou plustost qu’il a beaucoup médité sur ce que de ces peuples en disent Herodote, Diodore, Eusebe, Manethon etc. il fait usage du caractère et du genie de ces peuples pour bien expliquer le sens de l’ecriture qui a été écrite par des Orientaux, c’est à dire par des gens qui parloient de la meme maniéré. Il croit qu’on ne peut pas prouver par l’ecriture que la matière a été créée, car le mot créer dans l’ecriture ne signifie que former. Il pense que les Etoiles et ce que nous appelons le Ciel a été avant la formation de la terre qui etoit enveloppée dans un grand abysme. Moyse, dit il, a écrit l’histoire de la génération de la terre comme un homme qui étant dans les tenebres ecrivoit successivement ce qu’il voit paroitre. Cependant M. Newton ne pense point qu’absolument on puisse dire que la matière est eternelle, ce qui est eternel est nécessaire et parfait ; or s’il y a un vuide, la matière n’est pas tout. C’est un raisonnement fort simple, mais bien fort.

11 croit qu’on peut fort bien demonstrer par les phenomenes que Dieu