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Kulgögc ou« Conti1« Briefen an IRemonb.

appelé le monde, ne sera point eternel, mais qu’il aura des changemens. Selon lui la terre diminue toujours et le peu de resistence qu’il y a dans les Espaces celestes change peu à peu le mouvement des Planetes. Il y a des Newtonistes qui prétendent que les Cometes entrent quelquesfois dans le soleil et qu’elles fournissent par là la lumière qui sort du soleil pour la lumière : on croit ici qu’il s’ecule toujours du soleil de petits corps qui font la lumière.

Ce qui semble beau dans le système de M. Newton, c’est qu’il ne suppose rien et n’admet dans les choses que ce qu’il y voit ; puis par sagacité il tire des conséquences dont personne ne se seroit avisé. Il ne decide point sur les principes, mais si vous lui accordez qu’il y a certaines loix que l’experience nous fait voir, il tire delà les plus belles propositions qu’on ait jamais veues.

42 de Juillet.

On a publié dans les actes de la Société Royale l’extrait du Commerce epistolicum avec des remarques à la fin touchant la philosophie. On fait voir la différence qu’il y a entre la methode de Mr Newton et celle de Monsieur de Leibniz. On prétend que dans celle de M. Newton il y a plus d’original et que tout ce que Monsieur de Leibniz a ajouté ne sont que des noms qui mal à propos introduisent des questions dans les mathématiques. On justifie après la physique de M. Newton. Il y a, dit on, une philosophie expérimentale et une philosophie conjecturale. La première ne fait que tirer des conséquences des expériences qu’elle compare : la seconde fait des hypothèses et tache par là d’expliquer la cause des phenomenes. M. Newton ne s’est appliqué qu’à la philosophie expérimentale ; des phenomenes de la force, de la pesanteur, de la force electrique et de la force magnétique il tire des conséquences, il ne se soucie des causes : il ne decide pas si la cause de la pesanteur est mécanique ou non, il n’en scait rien ; c’est aux Cartésiens et aux Leibniziens de la démontrer, s’ils peuvent. Voila en peu de mots toute sa justification. Mr Newton ne veut pas expliquer ce que c’est que cet esprit très subtile dont il parle à la fin de ses Principes ; il scait certainement qu’il est materiei, il n’en cherche pas davantage ; il n’a pas assez d’experiences pour aller plus loin ; il est different de l’esprit ou du principe hylarctrique. On fait après un parallele entre la maniéré de philosopher de M. Newton et de Monsieur de Leibniz.