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chaque Mooade, parce que chaque Monade est un miroir vivant de l’Univers suivant son point de veue. Or il n’est pas possible que l’Univers entier ne soit pas bien réglé, la prevalence en perfections étant la raison de l’existence de ce système des choses, preferablement à tout autre système possible. Ainsi les desordres ne sauraient estre que dans les par^ties. C’est ainsi qu’il y a des Lignes de Geometrie, desquelles il y a des parties irregulieres ; mais quand on considere la ligne entiere, on la trouve parfaitement réglée suivant son Equation ou la nature generale. Donc tous ces desordres particuliers sont redressés avec avantage dans le total, même en chaque monade.

(4) Quant à l’inertie de la matière, comme la matière elle même n’est autre chose qu’un phenomene, mais bien fondé, resultant des monades, il en est de même de l’inertie, qui est une propriété de ce phenomene. Il faut qu’il paroisse que la matière est une chose qui resiste au mouvement, et qu’un petit corps en mouvement ou en force ne puisse pas en donner à un grand en repos, sans perdre de la sienne ; autrement l’effect surpasserait sa cause, c’est à dire, dans l’état suivant il y aurait plus de force, que dans l’état precedent ; ainsi il parait que la matière est une chose qui resiste au mouvement qu’on tache de luy donner. Mais dans l’interieur des choses, comme la realité absolue n’est que dans les monades et leur perceptions, il faut que ces perceptions soyent bien réglées, c’est à dire, que les réglés de convenance s’y observent y comme est elle qui ordonne que l’effect ne doit point surpasser sa cause. Si la matière estoit une substance, comme on la conçoit vulgairement, elle ne pourrait point (sans miracle) observer les réglés de la convenance, et laissée à elle-même, elle observerait certaines loix brutes, dépendantes d’une nécessité mathématique, absolument éloignées de l’experience. J’en ay dit quelque chose il y a bien des années dans un des Journaux de Paris, en repondant, je crois, à un M. l’Abbé Gatelan ; et je suis fâché de n’estre pas maintenant en estât d’en marquer l’année et le nombre. Au reste, comme les Monades sont sujettes aux passions (excepté la primitive), elles ne sont pas des forces pures ; elles sont le fondement non seulement des actions, mais encore des résistances ou passibilités, et leur passions sont dans les perceptions confuses. C’est ce qui enveloppe la matière ou l’infini en nombre. Vous voyés, Monsieur, que je fais des efforts pour tacher de vous contenter tousjours, comme vous voyés, par les mêmes principes : mais je