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veritez universelles. Le soleil répand sa lumière avec la mesme bonté sur tous les objets et je puis vous comparer à lui sans craindre de donner dans le Phebus.

J’ai copié moi mesme et je relis souvent la recension que vous avez faitte des ouvrages de feu mylord Sohaftsbury. C’est un petit écrit qui seul pourroit faire juger de vous. Le bon M. Coste qui est présentement en Angleterre, y a été retenu par la veuve de ce mylord, pour entreprendre, à ce que je croîs, l’éducation de son fils unique. Il m’a promis de traduire le traité systématique sur le vrai merite. Je l’y ai engagé plus pour les autres que pour moi, qui ne crois pas, que sur la morale on puisse n’en ajouter à Platon qui en a fait un système complet, et qui me paroit démontré dans son grand dialogue qui devroit avoir pour titre de la vertu à la place de celui qu’il a cependant dès le tems d’Aristote de la Republique. Mais il est bon d’entretenir souvent les hommes du juste et de l’injuste et de les ramener aux vrais principes qui conviennent à la dignité de leur nature. Car il me paroit que les Philosophes mesme ou ceux qu’on appelé ainsi dans ces derniers siècles, ont cru l’estre plustost par inventer des systèmes métaphysiques, c’est à dire donner un tour nouveau aux anciens, ou par des expériences manuelles de Physique que par une grande élévation d’ame et une regle parfaitte de moeurs. Ainsi on pourroit dire de la Philosophie ce que vous avez dit dans cette admirable préfacé de la Theodicée sur la Religion et qu’on la fait plus consister dans les formulaires que dans la pieté. 11 me semble qu’au moins à cet égard les anciens quoique payens et appelez assez sottement par feu mon bon ami M. Despreaux ces antiques damnez ont un grand avantage sur les postérieurs Chrétiens. Outre cela depuis quelque tems la detestable doctrine d’Hobbes, Spinosa, Lock etc. tant de fois refutée par Socrate dans la personne de Calliclés et dans celle de Thrasymaque, gaie beaucoup d’esprits qui se croient fort par nier l’existence de Dieu et celle de la vertu, que je ne crois pas une seule erreur, mais deux erreurs qui quoique grossières sont distinctes et à la rigueur independentes. Ces raisons m’ont fait prier Mr Coste de traduire en françois ce petit traité. J’ai mesme souvent regret à la perte de celui de Brutus de Virtute ; je crois néanmoins qu’il estoit bien sec malgré son gout pour le style de Lysias. Je me flatte que vous serez de mon avis en ce que je pense sur la pluspart des philosophes modernes dont j’en excepte