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qui se donneront le loisir de le méditer dans toute son etendue qui est immense avec la simplicité de ses principes.

Vous nous feriez plaisir de faire traduire en Latin ou en françois la dissertation de M. Wolfius sur l’Ame. Mais je ne le desire que dans la .supposition qu’elle contient vos pensées ou qu’elle vous sera une occasion de nous les communiquer. Il faut avouer que la matière est interessante et difficile, quoique vous l’ayez deja eclaircie, à ce qui me semble, autant qu’elle peut l’estre en cette vie et par tous les secours de la Theologie naturelle la plus lumineuse.

Je commence deja à vous remercier très humblement de l’honneur que vous me préparez dans la personne de Monsieur le Comte Jorger. Je tacherai de me faire instruire du moment qu’il arrivera ici, pour le prévenir en allant l’assurer de mes respects et en mesme tems de mon admiration pour son illustre ami. Si magnum est laudari a laudato viro, quid a Leibnizio ? Il me trouvera bien ignorant sur toutes choses et principalement sur ce qui regarde Raimond Lulle, dont jusqu’à vous je n’avoi8 pas oui parler d’une maniéré à me donner de la curiosité pour les écrits. Mais tout vous est bon, et vous savez mieux que Virgile colligere gemmas ex stercore. Je mettrai votre Comte aux mains avec nostre Chymiste Homberg. Je ne fais pas grand cas d’un artiste qui se croit un grand philosophe, mais j’en fais beaucoup du philosophe qui se sert de l’Artiste comme celuicy se sert de sa pincette. Outre M. Lock dont les Anglois firent tant de vanité, ils ont un M. Cudworth dont ils parlent avec de grandes exaggeratione. Il ne m’est connu que par les extraits que Monsieur le Clerc a faits de ses oeuvres dans sa bibliothèque choisie. Nous ne sommes pas en tout du mesme sentiment sur ce philosophe. Je conviens avec lui qu’il marque beaucoup d’esprit et une grande érudition, mais 4°. quoique sur quelques articles mesme assez importants il m’ait paru juger de Platon plus sainement que le commun des savants, il s’en faut bien que je le trouve un parfait Platonicien, comme Ciceron trouvoit Caton un parfait Stoicien. A cette occasion je vous demanderais volontiers, par quel sort le plus sage des philosophes n’a gueres fait que des fous principalement depuis J. C. 2°. Je ne puis concevoir ni recevoir ces Natures Plastiques qui sont si cheres à M. le Clerc ; je lui ai avoué ingenuement ma grossièreté et qu’elles ne me paroissoient pas lever les difficultés ni mesme les diminuer en rien. 40*