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mant de sa mine, et la lumière des tenebres ; et ce seroit en effect perennis quaedam Philosophia.

On peut meme dire, qu’on y remarqueroit quelque progrès dans les connoissances. Les Orientaux ont eu des belles et grandes idées de la Divinité ; les Grecs y ont adjouté le raisonnement et une forme de science. Les Peres de l’Eglise ont rejetté ce qu’il y avoit de mauvais dans la Philosophie des Grecs. Mais les Scholastiques ont taché d’employer utilement pour le Christianisme, ce qu’il avoit de passable dans la Philosophie des Payens. J’ay dit souvent, aurum latere in stercore illo scholastico barbariei ; et je souhaiterais qu’on pût trouver quelque habile homme versé dans cette Philosophie Hibernoise et Espagnole, qui eût de l’inclination et de la capacité pour en tirer le bon. Je suis asseuré qu’il trouverait sa peine payée par plusieurs belles et importantes vérités. Il y a eu autres fois un Suisset, qui avoit mathematisé dans la Scholastique : ses Ouvrages sont peu connus, mais ce que j’en ay vu m’a paru profond et considérable. Jules Scaliger en a parlé avec estime ; mais Vives en a parlé avec mépris. Je me fierais davantage à Scaliger ; car Vives estoit un peu superficiel.

Je ne trouve pas que les sentimens du R. P. Mallebranohe soyent trop éloignés des miens. Le passage des Causes occasionnelles à l’Harmonie préétablie ne paroist pas fort difficile. Un certain M. Parent, qui est de l’Académie Royale des Sciences, et qui a voulu me refuter par cy par là, veut faire croire que je n’ay rien adjouté à la doctrine des causes occasionnelles ; mais il ne paroist point avoir considéré que selon moy, les loix des corps ne sont point dérangées, ny par Dieu ny par Tarne. Le R. P. Dom François Lami, Bénédictin, a aussi voulu me refuter dans son Livre de la Connoissance de soy même. Il ne m’a voit point entendu comme il falloit, et je crois que ma réponse aura été mise dans un des Journaux de Paris. Je ne sache point qu’il ait répliqué. Je ne say pas non plus s’il y a eu une recension de ma Theodicée dans le Journal des Savans. Au reste, je prends la liberté de vous recommander M. Sulli, et je suis avec zele etc.

P. S. J’espere partir bientost d’icy, et je ne say si je ne feray pas un tour en Angleterre. Si je dois recevoir l’honneur de vos lettres, on peut tousjours les adresser à Hanover.

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