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Remond à Leibniz

ne l’ayant point vue depuis près de 40 ans. Je le juge, parce qu’on ne m’a jamais instruit de votre mérite, Monsieur, qui paraît pourtant si éminent. Vous m’obligeriez fort si vous aviez le loisir de me donner quelque connaissance des personnes distinguées en savoir, mais plus encore, si vous vouliez continuer de me donner part de vos lumières. Monsieur de Martine, agent de Genève, me fera tenir vos lettres et vos ordres. Cependant je suis avec zèle etc. — Vienne ce 10 janvier 1711.

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III.
Remond à Leibniz.

Je ne me suis pas trompé, quand sur la lecture de vos ouvrages j’ai jugé de votre personne. La politesse qui paraît dans votre réponse justifie la liberté que j’ai prise et m’apprend que les plus grands hommes sont les plus accessibles, puisqu’au milieu de vos grandes études et des plus grandes affaires, vous savez trouver du temps pour satisfaire la curiosité des personnes qui s’adressent à vous.

Rien n’est plus digne de l’étendue de vos lumières que cette Spacieuse générale dont vous me faites l’honneur de me parler. Mais ne pouviez vous pas, Monsieur, en donner une esquisse plus marquée, et vous donner le plaisir de voir les premiers génies de l’Europe en faire un plan étendu et s’en attribuer ensuite l’invention : c’est un plaisir qui vous est familier, et qui m’a fait dire plus d’une fois qu’il suffisait de vous étudier pour être très habile.

C’est sur ce principe que j’ose vous demander pour le second labyrinthe ce même fil d’Ariane dont le développement a servi à nous tirer du premier. Vous voyez bien que je veux parler de vos pensées sur la Substance, sur le Continu, et sur l’Infini. Car c’est de là que vous tirez les conséquences les plus sûres même pour la morale et pour la conduite, comme vous le dites dans votre jugement sur les écrits du feu Mylord Schaftsbury. Montrez-vous donc à nous comme Vénus se fit voir à son fils

        et pura per noctem in luce refulsit
Alma parens, confessa deam, qualisque videri
Caelicolis, et quanta solet :