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Leibniz an Lady Masham

little time ; the infirmitie of ill lungs dayly increaseing upon him, in an age that is considérable. I am much pleas’d Sr to have made you a present, that is both ac- ceptable to you, and that can possibly contribute any thing to your in- riching the world by the effects of your meditations. If you shall think me worthy of your instruction, or at any time of any communication of your thoughts I shall always (as I ought to do) look upon it as condescention in you which will oblige me to be will the greatest acknowledgment as well as Esteeme etc.


V.
Leibniz an Lady Masham

Je voy que vostre bonté a fait paroistre ma lettre passable, quoyque je ne me sois apperçu que trop en l’écrivant, combien elle devoit estre peu propre à donner satisfaction à une Dame dont le discernement est si dé- licat. Et le remarquant encor d’avantage par vostre réplique, où la clarté et l’agrément se trouvent joints à une profondeur extraordinaire, je suis encor plus en peine du succès de ce que je vay écrire. Mais l’honneur de vostre commandement me rassure, et m’excusera au moins.

Vous avés pris la peine, Madame, de représenter d’abord mon Hypo- these en peu de mots, pour me faire juger si vous l’avés bien prise : c’est une methode tres utile dans ces sortes de conferences ; et j’admire la ju- stesse et la netteté de vos expressions dans une matière si abstraite. Elles sont telles que j’en profileray moy même une autre fois quand il s’agira de m’expliquer à quelcun.

Apres cela vous venés à faire des reflexions là dessus qui sont as- seurement dignes de vous et meritent que je tache d’y entrer et d’y ac- commoder mes notions. D’abord vous donnés cette louange à mon Hypo- these, qu’elle vous paroist possible, qu’elle observe l’uniformité de la nature et même qu’elle contient des choses conformes à nos désirs.

Mais vous adjoutés, Madame, qu’il ne paroist pas encor que ce soit plus qu’une Hypothese. Et quoyqu’elle soit peutestre plus concevable que d’autres Hypothèses, que ce n’est pas une conséquence qu’elle soit vraye, puisque les voyes de Dieu ne sont pas limitées par nos conceptions ;