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fieibnij an Satnagt.

XVII.

geifmi$ an Saunage.

Juillet 1695.

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Je viens d’apprendre, Monsieur, la mort de Monsieur llugens. 11 m’est fatal d’écrire des lettres à des amis qui ne sçauroient repondre. Le Prince Erneste, Landgrave de Hesse, et Mons. de Seckendorf ne purent lire les miennes, et M. Pelisson la lût en elfet, mois la mort l’empecha de faire la réponse qu’il a voit déjà promise.

La perte de l’illustre M. Hugens est inestimable. Peu de gens le sçavent autant tpie moy. 11 a égalé à mon avis la réputation de Galilei et de Descartes, et aidé par ce qu’ils avoient fait, il a surpassé leur découvertes. En un mot il faisoit un des premiers ornemens de ce temps. Je l’ay souvent exhorté à nous donner ses pensées, quand ce ne seroit que par lambeaux, et d’une maniéré familière. J’espere que son livre sur le système du monde et la constitution intérieure des planetes aura esté achevé. Mais comme il avoit coustume de mettre ses pensées par écrit en assez bonne forme, j’espero qu’on trouvera un grand trésor parmy ses papiers. Je ne sçay s’il n’aura donné quelques ordres pour cela, ce que je serois bien aise d’apprendre. Mais en cas que non, nous y devons songer. Et moy sur tout qui ay eu l’honneur de le connoistre depuis tant d’années et de communiquer souvent avec luy, ce qui m’a donné le moyen de penetrer dans ses pensées un peu mieux que beaucoup d’autres. 11 connoissoit par des preuves publiques, combien j’estois sincere à reconnoistre en quoy je luy estois redevable. Et il me rendoit la pareille au delà de ce que je meritois. Je n’ay pas .l’honneur de connoistre Monsieur de Zulichem son frere, Secrétaire d’Estat du Roy. Sans cela je prendrois la liberté de l’exhorter à y mettre quelque ordre convenable. Et si vous avés quelque liaison avec luy ou avec ses amis, je vous supplie de leur faire connoistre mes souhaits qui tendent également au bien publique et à la gloire de ce grand homme qu’on ne sçauroit assez honnorer. J’ay écrit pour faire marquer mes sentimens dans les Actes de Leipzig sur ce sujet. Mais vous, Monsieur, qui n’estes pas moins qu’eux en droit d’avoir