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Yeitmi ; an zlticaiic. 593

lettres, pourveu que sa faveur soit bien employée, et qu’il fasse choix de savans qui le sovent plustost par inclination que par interest. Je trouve que les Jesuites ont tres bien fait pour le leur de faire aussi un journal des savans. Tous les autres journaux en France et ailleurs les ont attaqués. Ainsi ils peuvent dire avec Perse : Semper eg o auditor tantum, nunquamne reponam ? Nous avons eu icy l’Ambassade Angloise qui a apporté à Madame l’Electrice de Bronsvic l’Acte du parlement autorisé par le Roy, et qui règle la succession en faveur de cette Princesse et de la posterité. Un savant Anglois qui est venu un peu avant l’Ambassade nomme M. Toland, dont les livres écrits en Anglois ont fait du bruit, `m’a apporte l’essai des œuvres de Denys d’llalicarnasse qu’on va publier en Angleterre. Un autre qui est chevalier, venu aussi dans cette occasion, est grand Medailliste, et croit d’avoir le ime Gordien. Il amasse un cabinet. Je l’adresseray in Arnstat, pour y voir M. Morel et le Cabinet de M. le Comte de Schwarzbourg. On m’a dit que M. Perizonius a publie les œuvres d’Aelianus, et que M. Gale publiera ceux de Jamblichus, où il 5’ aura la version de la vie de Pythagore de la main de feu Mons. Gbrecht, et peutestre aussi quelques remarques. M. Morel fait imprimer une lettre latine, où il notifie le dessein qu’il a de donner au plustost les consulaires, et dans cette lettre il y a quelques observations savantes. Il desespere de pouvoir achever son grand ouvrage à moins qu’il ne trouve un assistent. Je voudrois luy en pouvoir trouver qui fut jeune et assez savant pour le seconder. Je ne sçay comment le siècle s’ahastardit ; le nombre des gens d’un savoir solide et profond diminue étrangement. Je souhaiterois pour en faire renaistre, que nos papes (c’est in dire nos Princes qui exercent tous la papauté chez eux) fussent aussi favorables aux lettres que vous crovés que l’est vostre pape, et que ny luy ny eux n’en fussent point detournés par le malheur des temps. Mais le bon temps est comme l’amour, et non pas comme Phymen. Uhymen vient quand on l’appelle,

L’amour vient quand il luy plaist.

Je suis etc.

P. S. J’avois écrit cecy il y a quelques semaines, mais la lettre s’estoit egarée, et je croyois de l’avoir depechée. J’adjoute donc que depuis j’ay receu la lettre imprimée de M. Morel, et que j’en ay envoyé un exemplaire pour vous à M. Pinson.

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