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Qcibuig an illicaiie. 577

quoyqu’on ne fasse point cette reflexion expresse d’une revocation formelle*). C’est donc une illusion de fonder l’union avec Dieu sur l’inaction, puisque c’est plustost par des actes et exercices fréquens des vertus divines que nous devons maintenir nostre union avec Dieu, pour monstrer et fortifier l’habitude de ces vertus qui nous y unissent. Pour ce qui est de la charité ou de l’amour desinteressé, sur lequel je voy naistre des disputes embarassées, je crois qu’on ne sçauroit s’en bien tirer qu’en donnant une véritable définition de l’amour. Je crois de l’avoir fait autres fois dans la preface de l’ouvrage que vous sçavés, Monsieur, en marquant la source de la justice. Car la justice dans le fonds n’est autre chose que la charité conforme à la sagesse. La charité est une bienveillance universelle. La bienveillance est une diposition ou inclination à aimer, et elle a le même rapport à l’amour que l’habitude à l’acte. Et l’amour est cet acte ou estat actif de l’ame qui nous fait trouver nostre plaisir dans la felicité ou satisfaction d’autruy. Cette definition, comme jiay marqué dès lors, est capable de résoudre Penigme de l’amour desinteressé, et le distinguer des liaisons d’interest ou dé débauche. Je me souviens que dans une conversation que j’eus il y a plusieurs années avec Mons. le Comte..... **) et d’autres amis, où on ne parloit que de l’amour humain, cette difficulté fut agitée, et on trouva ma solution satisfaisante. Lorsqu’on aime sincèrement une personne, on n’y cherche pas son propre profit ny un plaisir detaché de celuy de la personne aimée, mais ou cherche son plaisir dans le contentement et dans la felicité de cette personne. Et si cette felicité ne plaisoit pas en elle même, mais seulement à cause d’un avantage qui en résulte pour nous, ce ne seroit plus un amour sincère et pur. Il faut donc qu’on trouve immediatement du plaisir dans cette felicité, et qu’on trouve de.la douleur dans le malheur de la personne aimée. Car tout ce qui fait du plaisir immediatement par luy même, est aussi désiré pour luy même, comme faisant (au moins en partie) le but de nos veues, et comme une chose qui entre dans nostre propre felicité et nous donne de la satisfaction.

Cela sert à concilier deux vérités qui paroissent incompatibles ; car

  • ) fici Qouffu folgt hier : M. de la Trappe découvre fort. bien Pillusion de l’union

continuelle prétendue fondée sur l’inaction puisque... ; Qcilmig bat biefc ållšortc burdμ flridmt, unb baiilr bic obigen geicçt.

“) @enfin bat : avec Mons. le Comte.... Italien ; baå letgfe 25011 bat Ycilmig im Driginal burd ; flrid)¢n.

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