Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 2.djvu/554

Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

Sšeibnig an ÿlicailc. 541

Je n’ay encor lù que Pabregé de la Vie de M. des Cartes fait par M. Baillet, l’ouvrage entier n’estant pas encor venu à nous. On ne doit pas blamer le soin de M. Baillet du soin d’embellir la matière et de tout tourner à l’avantage de son Heros. Cependant j’y ay fait plusieurs remarques, où je crois que le fait en est un peu autrement que M. Baillet ne l’a trouvé dans les lettres de Mons. des Cartes, auxquelles on ne se doit point fier au prejudiee d’un tiers ; car M. des Cartes avoit la coustume de defigurer d’une estrange façon ceux qui luy faisaient ombrage.l’attends avec impatience ce que le R. P. Pezron nous donnerai sur les Prophetes, et je croy fort probable ce qu’il doit avoir avancé de l’irruption des Scythes dans la Palestine. llerodote et autres Grecs parlent des irruptions des Scythes, des Cimmeriens, des Treres et autres peuples septentrionaux dans l’Asie mineure et dans la Syrie, où apparemment la Palestine n’aura pas esté epargnée.

Il y a un homme fort sçavant dans la langue Ebraique, qui s’attache à faire voir par des explications fondées sur la propriété de la langue, que nous n’avons pas tousjours le véritable sens de l’Écriture, et que nous avons quelques fois cherché le merveilleux et Pextraordinaire où il n’y en a point ; par exemple, lorsqu’il est dit que la femme de Loth, regardant derrière elle, fut changée en statue de sel, il fait voir suivant la manière de parler figurée des orientaux, que cela ne veut dire autre chose, si non que la femme de Loth, estant retournée pour sauver quelque chose de l’incendie, fut couverte de feu et de bitume ; car åkç signifie non seulement sel, mais encore bitume, et l’Hebreu n’est pas moins equivoque, ou peutestre plus. Ainsi, estant couverte de ces matières, on peut dire qu’elle estoit devenue comme une statue de bitume. Il dit aussi des choses curieuses de columna ignis et nnbis, et de pinnaculo templi, de

maledictione Canaan, et de quantité de passages semblables. Il sera bon de conforter le R. P. Noris à ne point abandonner Rome ; car dans le poste où il est, il peut obliger les sçavans et rendre service au public, tant par’ les ouvrages qu’il pourra faire, encor plus enrichis qu’auparavant de ce qu’il pourra tirer des trésors du Vatican, que par les communications dont il peut favoriser les autres. Il seroit bon d’avoir par son moyen le Catalogue des Mss. de la Reine Christine qui ont esté mis dans le Vatican. aIe crois tousjours que M. l’Abbé de la Trappe, aussi bien que le R. P.