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culté des Scepliques, ni monlrer comineDt Achille doil aller plus vile qu’une lorluö.

Les insianls et les points sont divisibles absolument et mathematiquemcQt, dira on, mais ils ne sont pas actuellement divisez en toutes ieurs parlies possibles ; et cela pos6, en un roesme instant, un gros point et un pctit sont parcourus. Je le veux ; mais si cela est ainsi, la nature agira par sault : car il se fera un transport momentan dune ex tremite dun point à Fautre, car on suppose que ce transport se fasse en un instant, et la mesme difficult reste tousjours à resoudre.

L’autre Axiome, Extrcma in idem recidunt, n’empesche pas que Ton reconnoisse Texistence de Tinfini actuel ; mais seulement il peut servir à conclure que cet infini est incomprebensible ü Fesprit humain, et que nous n’en avons point d’id6e positive, non plus que du neant. Ces deux extremitez nous passent, et ce nest pas sans raison que Piaton a dit dans son Sophiste que le Philosophc se perd dans la contemplation de Testre, et le Sopbiste dans celle du neant, Tun estant ebiouy de la trop grande lumiere de son objet, et Tautre estant aveugle par les tenebres du sien. C’est pour cela qu’il est dit dans le livre que Ton attribue à St. Denis, que Festre souverain est au dessus de toute conception humaine, ce qui revient à ces paroles de St. Paul : Lucem habitat inaccessibilem. Avec tout cela nous nous sommes toujours obligez de recourir a luy, non seulement pour trouver la cause des prodiges ou miracles, mais encore, Monsieur, corame vous le reconnoissez fort bien, pour rendre raison des lois du mouvement et des actions reciproques - des Esprits sur les corps, et des corps sur les Esprits. Et apres tout, comment seroil-il possible quaucune chose existast, si Festre mesme, ipsum esse, navoit Fexistence ? Mais bien au contra ire, ne pourroit-on pas dire avec beaucoup plus de raison, qu’il n’y a que luy qui existe veritablement, les estres particuliers nayant rien de permanent, Semper generantur et nunquam sunt.

Voila, Monsieur, ce que j’ay cm devoir vous repondre en peu de mols au sujet des axiomes dont je viens de parier. Pour ce qui est d’en establir quelques uns par avancc, avant que de Iravailler a la Philosophie des Academiciens, c’est une chose dont vous trouverez bon que je me dispense, si vous considerez que ce nestoit point \à la methodc de ces Philosophes, par ce qu’ils avoient coutume de traitter les queslions par ordre, et de suivre tou-