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il doli agir, c’est ii clirc agissanl selon sa loi qui nc peul iSire quo Tordie imoiuable de ses divines perfections, quil ahne invinciblement el quil ne peut ddmentir ni ngliger. Et quainsi son ouvrage est le plus parfait quil puisse tre, noD absolumeut ndantmoins, mais compar6 aux voyes qui en sont executrices ; car Dieu ne schönere pas seulement par rexcellence de son ouvrage, mais encore par la simplicite et la schondilö, par la sagesse des voyes. De tous ies composez possibles de lexcellence des ouvrages el de la sagesse des voyes, celuy qui porte le plus le caractere des attribuls divins, c’est celui l qu’il a choisi. Gar la volonte de Dieu n’etant que Famour invincible qu’il se porte à lui mme et a ses divines perfections, il est clair que Tordre immuable qui est entrelles est sa loi, et qul y trouve tous sos motifs. Ainsi il ne peut Ies ngliger ny Ies dömentir. Mais quoil dit M. B., Dieu a prevü le pech6 du premier homme el toutes ses suites, il pouvoit Tempecher etc. Oui, mais il ne le devoit pas. Car, en demeurant immobile à la chute de Thomme, il exprime par la que le culte de la plus exeellente de ses creatures nest rien par rapport à lui ; son immobilit porte le caractere de sa divinite et de son infinite, qu’il dmentiroit s’il mettoit sa complaisance dans quelque creature, quelque excellente quelle seit. 11 a en vue Jesus Christ qui divinise le culte de ses creatures, ce culte dans lequel il pourra mettre sa complaisance sans dementir son attribut essen tiel, son infinit. Cest la son vrai et premier dessein. La chute du premier homme le favorise. 11 veul que Jesus Christ ait la gloire de bastir TEglise future, non du nant de Ttre, mais du neant de la saintel et de la justice, car la grace nest point donnec aux roerites, afin que Ies hommes, qui sont par le pech. dans un 6tat pire que le neant mdme, nayent aucun sujet de se glorifier en eux mmes, et quils doifent à Jesus Christ, leur chef, par qui ils peuvent rendre a Dieu des honneurs divins, leur bonheur eternel, et qu’ils soient liez avec lui par une etroite reconnoissance. Je vous avoue, Monsieur, que Ies derniers ouvrages de M. B. m’ont souvent irril, et je loue v6tre zele et en mme tems v6tre moderation dans la maniere dont vous refutez ses penses dangereuses et seduisantes. Je prie Dieu quil vous en recompense et quUI vous fasse la grace d’imiter votre tres illustre Prince. C’est Tamiti dont vous mhonorez depuis long tems, et que je crains de perdre, qui me presse de vous prier et de prier Dieu qu’elle dure 6ternellement en Jesus Christ, en qui je suis, Monsieur, avec bien du respect etc.

Paris ce 14 Decembre 1711.