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esprits, quand ils existent une fois ; mais il y en a beaucoup touchant leur commencement, tel quon se le figure.

Je trouve aussi fort veritable ce que vous dites de la simplieite des decrets de Dieu, qui est cause de cc qull y a quelques inaux parliculiers : autrement Dieu seroit oblige de changer les loix de la nature à tout moment. 11 faut pourtanl dire \à dessus quelque chose de plus ; et je me souviens d’avoir monstr un jour un petit dialogue a Mons. Arnaud et à MoDS. des Billeltes, qui alloit fort avant, et qui, à mon avis, ne laissoit plus de doute sur la libert, si ce nest qu’on en veuiüe etablir une notion absurde et contradictoire. Quidquid agit, quatenus agit, liberum est. 11 faut dire aussi que Dieu fait le plus de cboses quHI peut, et ce qui Toblige à chercher des loix simples, c’est à fin de trouver place pour tout autant de choses quil est possible de placer ensemble ; et sMl se servoit d’autrcs loit, ce seroit comme si on vouloit employer des pierres rondes dans un batiment, qui nous ostent plus despace quelles n’occupent.

Pour ce qui est de Fame des bestes, je crois que vous en jugeris bien autrement que des Cartes, si vous regardies vos propres positions du mme cost6 (fue moy, qui en suis persuad6, mais par des raisons differentes des voslrcs, car Celles que vous donns dans vos Meditations ne me paroissent pas asss convaincantels et ne menent pas oü elles doivent. Je ne dis cela ny par vanit ny par un esprit de contradiction, et je tiens cette remarque necessaire ; car jay reconnu par une longue experience que nos pensees sont confuses, tandis que nous nen avons pas des demonstrations rigoureuses. Cest pourquoy je croy quon pourroit raisonner un peu plus familierement en matbematiques, oü les cboses se reglent delles mmes, mais quon doit raisonner avec plus de rigueur en metaphysiqne, parce que nous y manquons du secours de Timagination et des experiences, et que le moindrc faux pas y fait des mecbans efTects dont il est difficile de sappercevoir.

Je croy que ce que vous approuves en Monsieur des Cartes, et que je ne saurois goüter, vient de cc que nous ne nous entendons pas bien. Je liens pour asseur que les preuves qu’il apporte de Texistence de Dieu sont imparfaites, tandis quil ne prouve pas que nous avons une idee de Dieu ou du plus grand de tous les estres. Vous me dires qu’ autrement on n’en pourroit pas raisonner. Mais on peut raisonner aussi du plus grand de tous les nombres, qui ne laisse pas d’impliquer contradiction aussi bien que la plus grande de toutes les velocits ; c’est pourquoy il faut encor beaucoup