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Soleil et celle de la planete principale sur le satellite, mais non pas les actions des planetes principales entr’elles, ce qui le meriteroit pourtant aussi. Je suis etc.

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IV.
Varigon an Leibniz.
A Paris ce 23. May 1702.      

C’est pour vous remercier avec bien de la reconnoissance de l’honneur de vos deux lettres, dont la première m’a été envoyée par M. Bernoulli de Groningue, et la seconde m’a été rendue par M. Pinson. Lorsque j’ay reçu celle-ci, la première étoit desja publique dans le Journal des Scavans du 20. Mars dernier, où j’avois desja fait la première des deux corrections que vous me marquez en mettant les unes au lieu des uns. Pour la seconde, qui consiste à mettre d’autant au lieu du second puisque, je ne l’ay point faite ; mais c’est une délicatesse de langue qui ne fait rieu à la chose, et si peu sensible que sans vous je n’y auroit point fait asseurément d’attention ; et elle me le paroist encore si peu que je doute qu’il y ait beaucoup de gens qui la fassent. Cette lettre a un peu étourdi nos adversaires, de sorte qu’ils ne font plus tant de bruit : ils ne laissent pourtant pas de remuer encore sourdement pour surprendre du moins les ignorans. Vous le voyez par le Journal que voici, où M. Rolle tâche de décrier votre calcul en se servant de ce calcul luy même qu’il déguise d’une maniéré si grossière qu’il n’y a pourtant que les ignorans qui y puissent être trompés. Jusqu’ici et dans toutes les objections qu’il m’a faites à l’Academie contre ce calcul, il le pretendoit toûjours fautif et sujet à l’erreur ; mais je luy ay si bien démontré que les Paralogismes qu’il croyoit y voir, n’étoient que de luy, et que faute d’entendre assez ce calcul, qu’il n’ose plus l’accuser d’erreur dans ce Journal : il se contente de le dire seulement insuffisant. Comme il n’y parle point de moy, et qu’il ne seroit pas possible de luy répondre sans parler de luy et même d’une maniéré qui ne manquerait pas de contrevenir au silence que nous a imposé