épouser sa cuisinière, et presque au même moment, dans je ne sais quelle ode, il avait dit d’un vaisseau battu par la tempête, qu’il se précipitait dans les cieux ! Là-dessus, enthousiasme général !Se précipiter dans les cieux ! Quelle hardiesse d’image ! C’est aussi beau que il aspire à descendre de Corneille ! Au milieu de ce brouhaha d’admiration, paraît doucement ce petit quatrain de Baour :
Qui pourrait s’empêcher de rire
En voyant de Lebrun le vol audacieux,
Se précipiter dans les cieux,
Et tomber dans la poêle à frire ?
La riposte valait l’attaque. Toujours manche à manche. Malheureusement pour Baour, il commit l’imprudence de publier sa Jérusalem délivrée sous un format nouveau. Quelques jours après, Lebrun se charge d’annoncer la nouvelle édition :
Ci-gît Baour…
Il le considérait toujours comme enterré.
Ci-gît Baour, le barde de Toulouse,
Qui mourut in-quarto, qui remourut in-douze,
Et qui, ressuscitant par un effort nouveau,
Pour la troisième fois remeurt in-octavo.
Le Barde se tint-il pour battu ? Je ne sais, mais la bataille cessa ; et Baour se consola avec le succès de sa tragédie d’Omasis, autrement dit, Joseph en Égypte, où l’affiche réunit pour la première fois les deux noms de Talma