Paladilhe, ont créé toute une série de petits chefs-d’œuvre charmants.
Eh bien, c’est Urhan qui a introduit le premier lied de Schubert en France : Adieu ; c’est lui qui, avec une constance et une ardeur sans égales, a trouvé pour l’auteur du Roi des Aulnes, un traducteur, un éditeur et un public. Enfin, dernier trait qui complète cette figure, quand Liszt eut l’idée de donner aux œuvres intimes de Beethoven, l’éclat de ses grandes compositions symphoniques, quand il organisa pour l’exécution des sonates, des duos et des trios, ses admirables séances à la salle Érard, qui prit-il pour auxiliaires ? Batta comme violoncelle, et comme violon, Urhan.
On ne reverra plus de musiciens pareils à Urhan. Il est de la race des artistes mystiques du moyen âge. Quand je le regardais jouer du violon à l’orchestre de l’Opéra, il me semblait voir Fra Beato Angelico peignant dans sa cellule. C’est bien à propos de lui, qu’on peut se servir de ce mot dont on abuse : le ciel de l’art ; car pour lui l’art et le ciel ne faisaient qu’un.