la salle était houleuse comme une mer d’équinoxe. Le rideau se lève, la porte du fond s’ouvre, et la première personne qui paraît, c’est Talma ! Talma riant ! Talma entrant, bras dessus bras dessous, avec un acteur comique, Devigny, Il portait une perruque blanche avec une mèche plus argentée sur le front ; un habit bleu à boutons d’or, un gilet blanc, une culotte de soie noire, des bas de soie blancs. La métamorphose était complète. Organe, physionomie, geste, allure, tout en lui respirait la joie, le naturel, la bonhomie. Il était charmant ! Tout au plus avait-il gardé de la tragédie une habitude assez singulière, que Ligier a imitée depuis ; son pied droit, au lieu de porter à plat sur le sol, se relevait légèrement sur la pointe, et, en se balançant, communiquait au corps, puis à la voix, une légère trépidation pathétique. Le charme n’opéra pas cependant tout de suite. Ce n’est jamais sans peine que nous accordons deux supériorités au même homme. Combien de temps Lamartine poète a-t-il fait tort à Lamartine orateur ! Au second acte, cependant, le public commença à cesser de se défendre… Il consentit à être charmé, et la première scène du troisième acte emporta les dernières résistances. Chose singulière ! cette première scène du troisième acte de l’École des Vieillards est exactement la même que la première scène du troisième acte d’Hernani. Ce sont également deux vieillards amoureux, l’un d’une jeune fille de dix-huit ans, sa fiancée, l’autre d’une jeune femme de vingt ans, sa femme, et demandant tous deux pardon à celle qu’ils aiment, de leur amour en
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