CHAPITRE XVI
HECTOR BERLIOZ
I
Le domaine de l’art ressemble au paradis de Dante. Il se compose de cercles de lumière s’étageant l’un au-dessus de l’autre, heureux comme moi, ceux qui trouvent sur le seuil de chaque cercle, ainsi que dans la Divine Comédie, un guide nouveau qui leur tend la main et les aide à s’élever dans une sphère supérieure.
Maria Malibran m’avait initié à la musique dramatique, à la musique italienne et à Rossini ; Berlioz m’initia à la musique instrumentale et à Glück. Mais, Dieu merci, s’il me fit adorer ce que j’ignorais, il ne me fit pas brûler ce que j’avais adoré. Je n’ai jamais compris que l’admiration tuât l’admiration, que le présent ne pût vivre qu’aux dépens du passé, et que notre âme ne fût pas assez puissante pour s’élargir à mesure que l’horizon de nos enthousiasmes s’agrandit, de