années, au milieu de mille angoisses. Son ardent désir était de quitter ce nom qu’elle avait illustré, et d’en reporter tout l’éclat sur l’autre nom, déjà illustre, qu’elle aspirait à prendre. Elle y réussit, grâce aux soins intelligents de dévoués de M. Cottinet, avoué, le père de M. Edmond Cottinet, notre spirituel confrère, qui a déjà montré tant de talent, et qui en a encore en réserve plus qu’il n’en a montré.
Les lettres de Mme Malibran à Mme Cottinet sont pleines des plus vives et des plus tendres expressions de reconnaissance. Ce cœur, si affectueux, dont j’ai parlé, s’y montre tout entier : « Jamais de ma vie, dit-elle, je n’oublierai les chers êtres qui se sont intéressés à moi comme à leur propre fille ! N’est-ce pas que je suis presque votre fille ? Et en même temps votre sœur ? Et en même temps votre amie ? Tout cela ensemble ! Ah ! que c’est bon de vous le dire ! »
Puis plus loin :
« Au milieu de toutes mes alternatives d’espérance et de crainte, je pense à vous, et cela me rend le courage. »
J’ai parlé de ses accès de mélancolie. Ils naissaient, à la fois, de son imagination, de ses pressentiments et des douloureuses circonstances où sa vie était engagée.
Avril 1831.
« Combien de femmes m’envient ! Qu’ont-elles à m’envier ? C’est ce malheureux bonheur.