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ridicules qui n’étaient pas de lui. Dupaty ne lui demanda pas raison ; Dupaty ne lui envoya pas de témoins. Il tomba chez lui, un jour, comme la foudre, au milieu d’une partie de billard, avec deux pistolets d’arçon, l’un chargé, l’autre pas, criant à tue-tête : Il faut que je le tue ou qu’il me tue ! et poursuivant autour de la salle le pauvre Janin qui se sauvait le mieux qu’il pouvait, sa queue de billard à la main. En vain, pour l’apaiser, lui répétait-il, faisant allusion à son âge : « Monsieur Dupaty, la partie, entre nous, n’est pas égale ! ― Non ! certes, elle ne l’est pas !… répondit Dupaty ; car si je vous tue, on dira C’est bien fait. Et si vous me tuez, on dira C’est dommage ! » Et il le poursuivait toujours, et on eut toutes les peines du monde à arracher Janin à son terrible adversaire. Tel était Dupaty, toujours prêt à rendre justice à ses rivaux et à faire justice de ses ennemis.


III

Il eut un grand bonheur dans la dernière partie de sa vie. Il entreprit un ouvrage qu’il n’acheva pas et qu’il ne quitta jamais. Quelle heureuse fortune ! On a toutes les joies du travail sans en avoir les déboires ! On vit en tête-à-tête perpétuel avec ce qu’on croit un chef-d’œuvre, et nul bruit discordant ne vient vous troubler dans vos illusions. L’incertitude même est un plaisir,