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Veut de Calais dompté livrer les six victimes :
Son épouse défend ces Français magnanimes,
Et, d’un prince terrible arrêtant la fureur,
Rend la vie aux vaincus et la gloire au vainqueur.
Quel bonheur pour les rois et la terre soumise
Qu’une femme sensible au trône soit assise !
L’opprimé trouve en elle un généreux secours.
Souvent même, échappée à la pompe des cours,
Du chaume ou des prisons cherchant l’ombre importune,
Elle vient recueillir les cris de l’infortune,
Les porte au souverain ; et ces tristes accents
Réveillent de son cœur les soins compatissants.
Elle obtient du pouvoir, qu’elle rend plus affable,
Un poste à l’indigent, un pardon au coupable ;
Elle le fait chérir par ses bienfaits nombreux ;
Et le monarque est grand quand le peuple est heureux.
Quel éclat doit ce sexe à sa vertu suprême !
Mais ne la montre-t-il que sous le diadème ?
A l’exercer partout son cœur est empressé.
Ouvre-toi, triste enceinte où le soldat blessé,
Le malade indigent et qui n’a point d’asile,
Reçoivent un secours trop souvent inutile.
Là, des femmes, portant le nom chéri de sœurs,
D’un zèle affectueux prodiguent les douceurs.
Plus d’une apprit longtemps dans un saint monastère,
En invoquant le Ciel, à protéger la terre,