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Quel trésor pour ton âme ! Avec quel charme extrême
Tu te sens caresser par un autre toi-même !
Tu presses sur ton cœur ce gage précieux,
Tu recherches tes traits dans ses traits gracieux !
Tu compares surtout et l’enfant et la mère ;
S’il t’offre son portrait, il te la rend plus chère.
Comme ton œil ému, dès qu’il sort de tes bras,
De tous ses mouvements suit l’aimable embarras,
Et voit avec ivresse en ta maison bruyante
Jouer, courir, grandir ton image vivante !
Comme dans ses penchants qu’il t’offre sans détour
Tu démêles déjà ce qu’il doit être un jour,
Et te plais, de son âge oubliant la faiblesse,
A pressentir dans lui l’honneur de ta vieillesse !
Et si l’hymen, donnant une sœur à ton fils,
De ton cœur paternel double les droits chéris,
Dans quel enchantement tu vois près de sa mère
Cette enfant rechercher d’autres jeux que son frère,
Chaque jour se former par tes soins vigilants,
Croître en esprit, en mœurs, en attraits, en talents,
Et d’un vertueux sexe, en ses regards pudiques,
Promettre la sagesse et la grâce angéliques !
Tu dois à ton épouse un destin si flatteur.

Il est, comme ces nœuds, un lien enchanteur :
C’est la pure amitié. Tendre sans jalousie,