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de la famille ! Personne ne s’est plus occupé des femmes que Rousseau, et il l’a pas connu les femmes dans ce qu’elles ont de meilleur ; il ne les a pas vues dans leurs plus beaux rôles.

Il n’a pas été élevé par une mère.

Il n’a pas été élevé avec une sœur.

Il n’a pas eu de fille.

La femme, qu’il a appelée sa femme, était une créature inférieure, ne répondant en rien au titre sacré d’épouse.

Quel vide dans une existence, dans un cœur, dans une intelligence, dans une conscience, que ces quatre êtres de moins, et comme j’ai eu raison, dans mon étude sur J.J Rousseau, de dire de lui : Le pauvre homme !

Il suffit de les avoir eus, ces quatre êtres, à soi, en soi, il suffit de se rappeler combien leur présence continue a contribué à la formation de notre cœur et de notre esprit, combien nous leur avons dû de pures joies, quelle trace profonde a laissé en nous leur seul souvenir, pour comprendre tout ce qui manque à ceux à qui elles ont manqué !

Il faut tenir grand compte à Rousseau de ce malheur, quand on le juge.

Certes, rien n’est plus révoltant en lui que