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République le mot célèbre : Le cléricalisme, c’est l’ennemi, n’est que l’écho de : Écrasons l’infâme.

Mais, aujourd’hui, les choses ont bien changé, Rousseau a repris sa place dans la question religieuse. D’abord, éclate, de tous côtés, un besoin de croire et un regret de ne plus croire, qui a tout le trouble pathétique de la lettre à M. de Malesherbes. Ensuite, fait plus caractéristique encore, depuis quelques années, une élite de libres penseurs, éminents et croyants, à la tête desquels on peut citer M. Jules Simon et M. Barthélemy Saint-Hilaire, ont repris la double tradition de Jean-Jacques. Leur déisme, sincère et ardent comme le sien, engage résolument le combat contre les matérialistes.

Quant au christianisme, ils arrivent, comme le vicaire savoyard, à cette conclusion : Doute respectueux devant le dogme chrétien, admiration et reconnaissance devant les bienfaits et les vertus de la foi chrétienne ! Qu’est-ce, en effet, que protester contre l’expulsion des sœurs de charité dans les hôpitaux, contre l’exclusion des aumôniers, contre l’enlèvement des images du Christ dans les salles de malades et dans le Palais de justice, contre la