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maîtres, ils nous les montrent au travers d’un verre grossissant. Mme Roland entre, sur elle-même, dans des détails qui font ressembler l’inventaire qu’elle fait de sa personne à l’examen de conscience de la dévote la plus scrupuleuse. Elle se peint de profil, de trois quarts, de face. Elle note tous ses jeux de physionomie, elle sait qu’elle a la peau plus blanche à tel ou tel endroit qu’à tel autre, que son coup d’œil de côté est irrésistible ! Encore si son imitation s’arrêtait là ! Mais il y a chez Rousseau une absence de délicatesse native ; son cynisme de langage va parfois jusqu’à la grossièreté, et l’impression qu’on en reçoit, jusqu’au dégoût. Eh bien, le croirait-on ? Là encore, Mme Roland l’imite. Oui, Mme Roland ! la noble, l’austère, l’héroïque Mme Roland a écrit telle page qui nous fait rougir pour elle. Cette femme, qui a tant de vertus, ne sait pas ce que c’est que la pudeur. Les Confessions ont sali son imagination.

Que dirons-nous donc de leur action sur la littérature actuelle ?

Il y a aujourd’hui au théâtre, dans la poésie, dans le roman, une école bien étrange. Les chefs de cette école ont pour objet l’étude de l’âme humaine, mais dans cette étude ils ne