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savait ce que c’était que d’être invinciblement et fatalement attaché à une coquette. Lui aussi, il avait passé par les rages, par les désespoirs, par les folies de tendresse d’une grande âme en face d’une créature futile et mondaine ! Et comme, par une rencontre bien étrange, Molé était exactement dans la même position qu’Alceste, comme il était amoureux fou de Mlle Contat qui ne l’aimait pas, on comprend que le génie du poète et le génie de l’artiste, électrisés par leurs sentiments personnels et s’électrisant l’un l’autre, créaient autour du personnage d’Alceste, un irrésistible courant de sympathie et de passion ! Ainsi s’explique le mot de M. Dupont. Voilà comment, dans tout le cours de la pièce, à la fin comme au début, les étincelles parties des manchettes de Molé mettaient le feu à la salle.