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Par la sambleu ! messieurs, je ne croyais pas être
Si plaisant que je suis.


Et sa scène avec Oronte ! Prend-il assez de détours pour ne pas le froisser ? Se croit-il assez adroit, assez diplomate ? Et la chanson ! Quelle bonhomie quand il la dit, quel enthousiasme quand il la redit ! Et lorsque enfin Oronte se fâche, quel coup sur coup de ripostes gaies, moqueuses, mordantes, qui dénotent l’homme du meilleur monde et du plus vif esprit ! Comment s’étonner après cela, que Molé ait tant amusé le public, et que ces trois femmes aient eu tant de penchant pour Alceste ?

Autre fait, non moins caractéristique, et trop peu remarqué. Il n’y a que deux autres rôles d’hommes dans la pièce, et ces deux hommes subissent le charme, comme les trois femmes. L’un, Oronte, montre autant de considération pour le caractère d’Alceste que pour son esprit. Le suffrage d’Alceste compte pour lui plus que tous les autres. Le second, Philinte, a pour lui une affection profonde. Alceste le tarabuste, le rudoie, le renvoie. Il n’en tient compte.

 
Alceste.

Ah ! morbleu ! C’en est trop ! Ne suivez point mes pas


Philinte

Vous vous moquez de moi, je ne vous quitte pas.