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même sa propre cause en main ; c’est lui qui se défend, et, pour se défendre, il attaque :

 
Honteux attachements de la chair et du monde,
Que ne me quittez-vous, quand je vous ai quittés !…


Ils sont donc encore vivants en lui, puisqu’il leur crie : « Que ne me quittez-vous ? » Il les sent debout dans son cœur, comme les statues des dieux païens devant les autels. Alors, recommence l’admirable scène du temple, il marche résolument à la destruction de ces autres idoles ; il va d’abord aux joies terrestres, aux plaisirs, aux honneurs, et un mot lui suffit pour les renverser :

 
Toute votre félicité
En moins de rien tombe par terre,
Et comme elle a l’éclat du verre,
Elle en à la fragilité.


Il passe ensuite à la puissance, à la gloire, à la souveraineté ; il interpelle l’empereur Décie sur son trône ; il l’en arrache, et, avec un accent de prophète, il abat, devant le christianisme persécuté, la gloire de l’empereur persécuteur !

Alors, entraîné par ses paroles même, il en arrive à ce qui lui touche le plus au cœur : à son amour, à Pauline… il n’hésite pas !…