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L’action s’engage dès le premier vers de ce quatrième acte. Polyeucte a été tiré de sa prison par ordre de Félix, et amené au palais. Il entre, suivi de quatre gardes ; il est calme, un peu hautain, comme un martyr qui croit marcher au supplice.

 
― Gardes, que me veut-on ?
                                         ― Pauline vous demande.

A ce mot, il s’écrie avec un accent de terreur :

 
― O présence !

Quel cri de passion que ce mot !

 
Je craignais beaucoup moins les bourreaux que ses larmes.


Il est éperdu, bouleversé. Dans son trouble, il appelle Dieu à son aide ! Il invoque Néarque, il le supplie de prêter, du haut du ciel, la main à son ami. Il lui faut le secours de toutes les puissances célestes, pour combattre un si puissant ennemi. Puis, tout à coup, sans transition, sans que rien en explique la cause, il s’apaise, son attitude devient calme, sa voix tranquille, et, se retournant vers ses gardes, il les prie d’aller quérir Sévère auquel il veut confier un secret important. Que s’est-il donc passé en lui ? Quel est ce secret ? Que veut-il