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Et enfin, ce trait final lancé comme une flèche :

 
Mais attendons la fin.


Ainsi donc, six vers du chêne, six vers du roseau, et voilà deux portraits complets. Ce n’est pas tout. Le poète comique a, pour seconde qualité maîtresse, le génie du dialogue : or, quel chef-d’œuvre de vérité et de vie que ces deux discours ! Chacun des interlocuteurs a sa langue à lui… la langue de son caractère. La phrase du premier est étoffée, ample, imagée. Tout soie et velours ! style de vaniteux ! de vaniteux enrichi ! J’insiste sur ce détail, car, je le soupçonne d’être enrichi. Un vrai grand seigneur serait plus simple. En regard, cinq ou six hémistiches brefs, précis, mordants, caractérisant l’homme d’en bas, qui ne veut pas laisser humilier son humble fortune. Encore du Molière.


II. Le poète lyrique

Le titre de poète lyrique peut sembler un peu excessif, appliqué à La Fontaine, puisqu’il n’a pas fait une seule ode. Mais il est tellement poète, tellement peintre, tellement paysagiste ;