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qui est un des titres d’honneur du XIXe siècle. »

* * *

Arrivons au complément de cette étude, à la Science.

Ici, je confesse l’embarras où je me suis trouvé. Je ne me sentais plus sur mon terrain. Je ne suis rien moins qu’un savant, et je n’avais nulle compétence pour parler de la Science.

Heureusement le hasard me vint en aide.

Le jour de la réception de M. Vandal, je me rencontrai sur l’escalier de notre bibliothèque avec un des mes confrères de l’Académie, un de ces hommes qu’on a bien raison de questionner, car, en le quittant, on en sait toujours plus qu’en l’abordant. Je vous le désignerai suffisamment si j’ajoute que c’est un grand savant qui est un très habile écrivain. En le voyant, saisi par je ne sais quelle inspiration subite, je lui dis à brûle-pourpoint : « Comment caractériseriez-vous le grand mouvement scientifique de notre siècle ? ― Comment ? me dit-il vivement, par un seul mot : C’est une explosion. Nos pères avaient commencé à charger la pièce d’artillerie, mais c’est nous qui avons tiré le coup de canon. ― Dites les coups de canon ! répondis-