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Michelet, aussi, s’est peint lui-même dans son passage aux Archives Nationales ; il ne se contente pas d’étudier les documents de toute sorte. Le soir, resté seul, il erre, il se promène dans les grandes salles vides comme dans des catacombes ; il y respire ; il y aspire l’âme des siècles évanouis, et il l’a fait passer dans ses livres.

Chateaubriand est un initiateur, Augustin Thierry un résurrecteur, Michelet un évocateur.

Après les poètes, un groupe plus austère.

Même recherche consciencieuse de la vérité.

Même respect pour les faits ; seulement, au lieu d’en tirer de la poésie, ils en tirent des idées. Ce sont les historiens généralisateurs. Citer Guizot, Fustel de Coulanges, Tocqueville, Mignet, c’est dire tout ce que leurs fortes doctrines ont apporté d’autorité et de gravité à notre école historique.

Avec les généralisateurs, les grands narrateurs, que je résume en Thiers.

Enfin, depuis vingt-cinq ans, a surgi une quatrième génération qui, tout en dérivant des trois autres, s’en distingue par une poursuite plus ardente, plus âpre, je dirai plus implacable de la vérité dans l’histoire. Archives de tous les pays, bibliothèques privées et publiques,