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crois, dans aucune langue. Mais les Mémoires, qui offrent à l’écrivain les matériaux d’histoire admirables, qui occupent une place si importante dans l’histoire, ne sont pas de l’histoire. Rien là qui ressemble à une grande école historique.

Au XVIIIe siècle, même observation. Certes, l’Esprit des lois et l’"Essai sur les mœurs sont des œuvres profondes et puissantes, mais isolées. La Grandeur et la Décadence des Romains est un livre admirable, mais individuel. L’Histoire de Charles XII et l’Histoire du siècle de Louis XIV sont deux livres charmants comme narration, mais individuels. Je vois là deux historiens illustres, je ne vois pas encore de grande école historique.

Arrive le XIXe siècle. Quel changement !

Quatre générations d’écrivains supérieurs se succèdent ou s’entremêlent, tendant toutes à un but nouveau et commun, mais par quatre routes différentes.

Au début, trois historiens-poètes : Chateaubriand, Augustin Thierry, Michelet.

Leur programme est le même : Recherche de la vérité et de l’art, et de l’art par la vérité.

Chacun suit sa voie.

Chateaubriand, au milieu d’autres travaux, ne