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C’était bien l’avis de son fils. Il mettait son père cent fois au-dessus de lui. Sa préface des Trois Mousquetaires est un hymne d’adoration !… Eh bien, qu’il soit heureux ! Il a beaucoup fait pour celui qu’il a tant aimé. La mémoire des morts illustres est comme leur tombeau, elle a besoin d’entretien. Comme il a bien entretenu le culte de cette chère ombre ! Avec quel soin il a veillé au maintien du répertoire de son père, à la publication et à la publicité de ses romans ! Du reste, il n’y a pas eu de peine : le Père Dumas est si aimé ! Il a encore grandi depuis dix ans, et, son fils en ayant fait autant de son côté, leurs deux gloires se soutiennent l’une l’autre, se font valoir l’une l’autre, si bien que père et fils s’en vont tous d’eux, bras dessus bras dessous, à l’immortalité.

Ce n’est pas tout. Depuis la mort de Dumas, le chef de la famille, le général noir, est en train de ressusciter. Il sort des limbes de l’histoire, il revient dans notre monde. On voit apparaître sa tête crépue aux vitrines et dans les revues ; On cite ses prouesses… Qui donc le fait ainsi revivre ? Ceux à qui il a donné la vie. Le fils, et le petit-fils ont redoré le blason de l’aïeul. C’est de la gloire remontante !