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Paris un coin de société inconnu : il le peint, il le juge, il le nomme.

Le temps marche, les œuvres se succèdent, la pensée de l’auteur s’accentue. Il prend en main la cause de la fille-mère dans le Fils naturel, dans les Idées de Mme Aubray, dans Monsieur Alphonse, dans Denise ; il peint spirituellement, dans le Père prodigue, la courtisane homme d’affaires ; dans l’Ami des femmes, il réconcilie le mari avec la femme ; dans l’Étrangère, il délivre la femme de son mari ; dans la Femme de Claude, il inaugure la théorie de Tue-la !

Après ses pièces, ses préfaces ; de moraliste il devient philosophe. Il dogmatise ce qu’il a dramatisé. Il aborde toutes les questions sociales qui touchent aux femmes, la séduction, la recherche de la paternité, l’adultère, le divorce. Il va plus loin, il prend à partie le sexe tout entier.

Personne n’en a jamais dit tant de bien et tant de mal. Il défend les femmes et il les méprise. Il réclame pour elles des droits égaux à ceux des hommes, tout en leur refusant le bon sens d’un garçon de quatorze ans, et, dans cette lutte fiévreuse pour et contre l’éternel féminin, il concentre, il fond ensemble toute la