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sur le mot. Tel est, en effet, l’enseignement que je voudrais avoir gravé dans vos esprits, et, si j’y ai réussi, je vous aurai mis en main un utile instrument de travail.

« Racine a dit : « Quand mon plan est fait, ma tragédie est faite. »

« Eh bien, sachez-le, ce qui est vrai pour une pièce de théâtre est vrai pour tous les ouvrages de l’esprit. Qu’il s’agisse d’un livre, d’un chapitre, d’un article, d’un discours, d’une étude d’histoire ou de littérature, il n’y a pas plus de bons écrits sans plan, que de maison solide sans charpente.

« Aussi, écoutez un dernier conseil.

« Quand vous vous asseyez à votre table, avec un devoir à faire, employez les premières minutes, disons le premier quart d’heure, à vous rendre compte de votre sujet, à l’embrasser dans tout son ensemble. Ensuite, distinguez, les unes des autres, les diverses parties qui le composent, et étudiez-les séparément ; après, rangez-les dans l’ordre qui vous semblera le plus progressif, et enfin ne vous mettez à écrire que quand vous savez nettement par où vous devez commencer, par où vous devez passer, par où vous devez finir. Vous me répondrez : mais, monsieur, si je