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s’y prit pour suppléer à ce qui lui manquait, ou le compléter.

Membre de toutes les commissions, de par le règlement, il assistait à toutes les séances importantes ; il s’instruisait en écoutant. Il prenait en note tout ce qui s’y disait d’intéressant et de nouveau ; le concours jugé, il priait chacun des rapporteurs de lui donner un court résumé de ce qu’il avait dit ou écrit ; puis, le printemps venu, il rassemblait tous ces éléments et les fondait dans son propre travail, en les marquant de son empreinte, en y faisant sa part. Cette part était double. Auteur dramatique, il y apportait les deux qualités fondamentales de notre art : d’abord le talent de faire un plan, c’est-à-dire de répandre, dans l’ouvrage le plus confus, l’ordre et la progression ; puis, de mettre les choses à l’effet. C’est pour nous, au Théâtre, une condition de succès sine qua non.

Le public accepte les idées les plus sérieuses, les conceptions les plus élevées, mais il lui faut, de temps en temps, un mot plaisant qui l’égaye, un mot touchant qui l’émeuve ; eh bien ! Camille Doucet appliquait, quai Conti, ce qu’il avait pratiqué rue de Richelieu. Il eut l’art de semer çà et là, dans ses rapports, des