place, qu’il serait, lui aussi, la plume de l’Académie ! la voix de l’Académie ! le représentant de l’Académie ! et qu’il la représenterait, aussi bien que ses devanciers, en faisant tout autrement qu’eux.
Camille Doucet, en effet, inaugura son secrétariat perpétuel par deux innovations qui furent presque des révolutions. D’abord, il fit de son salon le salon de l’Académie. Pour débuter, bouleversement des lieux mêmes ! changement complet de décor ! Les quatre ou cinq petites pièces obscures, étroites et encombrées, se métamorphosent en un bel appartement de réception. Des vitraux, au lieu de vitres ; des portières, au lieu de portes ; partout des tableaux, des objets d’art ; çà et là, des tables chargées de bibelots et figurant le tohu-bohu charmant des plus élégants salons aristocratiques.
Même métamorphose dans les invités. Camille Doucet y appela... le monde ! Comme ses diverses fonctions l’avaient mis en rapport avec toutes les classes de la société, le grave palais de l’Institut ne vit pas sans étonnement ces réunions de jour et de soir, si brillantes, si variées, si amusantes ! On y trouvait de tout : à côté des divers membres de l’Institut, des