Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/296

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Au début de notre leçon, je vous ai promis trois choses :

« 1°) De vous faire comprendre et apprécier la France d’aujourd’hui. Je l’ai fait ;

« 2°) De vous intéresser à l’étude de la France d’autrefois. Je l’ai fait ;

« 3°) De vous donner confiance dans la France de demain. Je vais tâcher de le faire :

« Il y a vingt-six ans, en 1871, en quel état se trouvait la France ?

« Vaincue, mutilée, découronnée de sa gloire par la guerre étrangère, dévastée et déshonorée par la plus honteuse des guerres civiles, écrasée sous le poids d’une effroyable rançon, déchirée entre quatre partis, elle voyait s’amonceler sur sa tête les plus sombres pronostics ; on lui prédisait une série de révolutions ; l’impossibilité de payer sa dette ; l’occupation indéfinie de son territoire ; l’isolement en Europe ; sa chute irrémédiable au rang des nations secondaires ; et, à brève échéance, la mort du gouvernement qu’elle s’était donné.

« Qu’est-il arrivé ?

« La France est debout, et ce gouvernement a vécu ! Vécu dix ans de plus que les quatre pouvoirs monarchiques qui l’avaient précédé.

« La rançon a été payé avant le terme fixé.