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dont nous jouissons aujourd’hui. Me trompé-je en croyant qu’il sortirait de là, pour vous, un double enseignement ? Ce rapprochement perpétuel et forcé entre les deux époques, ne les éclairera-t-il pas toutes deux ? Ne les rendra-t-il pas plus vivantes toutes deux ? N’aurez-vous pas plus de pitié pour le passé, et plus de reconnaissance pour le présent ? Ne vous associerez-vous pas avec plus d’émotion à toutes les souffrances de nos pères et ne saluerez-vous pas avec plus de respect l’ère de justice qui est la nôtre ? Certes, il reste plus d’un progrès à faire, plus d’un danger à éviter, plus d’un ennemi à combattre ; mais nous tenons le principe, et les conséquences légitimes s’en déduiront forcément, par l’exemple même du passé.

« Un dernier mot :

« De cette étude, se dégage, pour moi, un sentiment assez rare et que je voudrais vous voir partager, le respect de l’impôt.

« Qu’il ait été autrefois oppresseur, spoliateur, c’est incontestable ; mais, tel qu’il est établi aujourd’hui, il nous donne bien plus qu’il ne nous prend : la part qu’il prélève sur nos biens nous assure la paisible jouissance du reste. C’est le vrai défenseur de la propriété et de la liberté. Aussi ne puis-je comprendre