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ministères, je m’y perdrais et vous aussi, mais de mettre en lumière leur principe, le point qui les distingue du passé. Je veux plus, et, vous l’avouerai-je ? Je n’aurai atteint mon but que si vous sortez de notre entretien, avec le cœur encore plus français, aimant encore un peu plus notre pays... c’est-à-dire plus fière de ce qu’il est, plus intelligente de ce qu’il fut, plus confiante en ce qu’il sera. »


II

« Commençons par les finances.

« Notre hôte vous a certainement fait voir, dans son jardin, une petite machine fort ingénieuse, de date assez récente, et dont il s’amuse beaucoup. C’est un appareil qui, au moyen du pétrole, fait monter l’eau d’une source souterraine dans un réservoir, d’où elle se déverse et se distribue dans toutes les parties du jardin.

« Or, quel est le modèle de cette pompe aspirante et refoulante. C’est le cœur humain, notre cœur. Lui aussi, il attire à lui notre sang par le canal des veines, pour le répandre par les artères dans tout l’organisme. Eh bien ! qu’est-ce que le cœur ? C’est le ministère des finances. Ce bulletin d’impositions force l’argent, qui est le sang du corps social, à venir