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CHAPITRE XV

PREMIÈRE LEÇON D’UN COURS D’HISTOIRE DE FRANCE


J’étais, à la campagne, chez des amis et avec des amis. La réunion était nombreuse. J’y avais remarqué une dame qu’on pouvait appeler une jeune mère, car sa fille semblait à peine une jeune fille. Toutes deux m’avaient charmé par le goût délicat et sobre de leur toilette, et surtout par une distinction de langage, assez rare aujourd’hui. Un jour, après le déjeuner, la mère vint à moi, et me dit :

« Je voudrais bien que ma fille pût profiter de son heureuse rencontre avec vous. Si je vous demandais pour elle une courte causerie sur un sujet quelconque, poésie... histoire... morale, que diriez-vous ?

― Que je ne peux pas refuser, répondis-je en riant, puisque c’est mon état... Mais d’abord, quel âge a votre fille, et où en est-elle de ses études ?