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« Je crois que cela suffira, » repris-je en remettant le papier au jeune secrétaire.

A quelques jours de là, je fus appelé aux Tuileries pour présenter à l’Empereur un nouvel élu académique.

« Eh bien, monsieur, me dit l’Empereur, avec de demi-sourire énigmatique qui le caractérisait, êtes-vous content des conférences de la salle Barthélemy ?

― Très content, sire, permettez-moi d’ajouter, très reconnaissant, et je crois que votre Majesté n’a pas lieu de les regretter. Elles prouvent qu’on peut, sans danger, nous rendre la parole, pourvu que celui qui parle ait une seule préoccupation ; ne rien dire qui ne soit utile à ceux qui l’écoutent. »

Ainsi se termina ce petit événement, qui fit quelque bruit à cette époque, qui honore grandement M. Duruy, et resserra singulièrement notre amitié.

Il m’en donna bientôt une marque que je suis heureux de rappeler en finissant.

Un jour, étant encore ministre, il nous engagea, Gounod et moi, à déjeuner, dans sa petite propriété de Villeneuve-Saint-Georges. Au sortir de table, il nous proposa une promenade sur la Seine. Le temps était splendide ! une