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d’avoir de l’esprit, du goût, de l’éloquence si vous voulez. Il faut les prendre par les entrailles, comme dit Molière. Est-ce que cela ne vous effraie pas ?

― Non, j’ai bien étudié mon sujet, j’ai la conscience de leur apporter un travail sérieux et sain. A la grâce de Dieu !

― Oh ! conscrit ! me répondit-il en riant ; ces gaillards-là ne doutent de rien, parce qu’ils n’ont jamais été au feu. Eh ! bien, moi, depuis quatre jours, j’ai la colique. »

Notre première séance fut très brillante ; les autres se succédèrent très heureusement, tous les dimanches, pendant trois mois, avec le concours de MM. Jules Simon, Jules Favre, Duc de Broglie, etc. ; une des dernières fut marquée par un fait assez singulier. C’était moi qui devais prendre la parole, et j’avais choisi comme sujet : La femme au dix-neuvième siècle. ― La veille au soir, j’étais dans mon cabinet, travaillant encore pour le lendemain, quand, à dix heures et demie, j’entendis le bruit de la sonnette. Qui pouvait venir me voir à cette heure ? Mon domestique entra avec cette carte :



Secrétaire particulier
de M. le Ministre de l’Instruction publique.