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au XIVe siècle, mais rien de suivi, rien qui constitue un fond de connaissances, suffisant pour me donner le droit de juger, de discuter, moins encore, de critiquer la leçon que je viens d’entendre ; de façon, ajoutai-je, que voilà monsieur l’inspecteur général dans l’embarras. » Mon auditoire se mit à rire. « Heureusement, repris-je, j’entrevois un moyen d’en sortir. Faisons une supposition ? Je change de rôle. Je ne suis plus un maître, je suis un élève : J’ai écouté cette leçon, non pour la juger, mais pour en profiter. Oh ! alors, la position devient tout autre. Comme élève, j’ai un droit. Je puis dire au professeur : « Vous étiez chargé de m’instruire, m’avez-vous instruit ? M’avez-vous clairement exposé le sujet ? Au sortir de la leçon, suis-je en état d’en rendre compte ? » Eh bien, à cette question, je réponds hardiment non ! Certes, cette demi-heure d’audition n’a pas été perdue pour moi ? J’ai eu plaisir à apprécier la facilité et la distinction de parole de mademoiselle, j’ai recueilli quelques faits intéressants, quelques aperçus ingénieux ; mais l’ensemble m’échappe. Je serais absolument incapable de résumer en cinq minutes ce qui m’a été dit dans une demi-heure. Dès lors la question est