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un jour où il me fallut payer de ma personne et prendre parti bravement.

Arrivé, un matin, à l’improviste, je tombai sur une séance très intéressante. Une des élèves occupait la place du professeur, et, assise dans sa chaire, elle fit à ses compagnes une leçon d’une demi-heure environ, sur ce sujet : les Villes de Flandre et d’Italie au XIV siècle. Cette question, bien entendu, se rapportait et se reportait aux matières déjà traitées par le maître, et l’élève avait eu quatre heures pour la préparer. Placé à côté d’elle, sur la même estrade, faisant face, comme elle, à l’auditoire, je l’écoutai sans l’interrompre ; mais, la leçon terminée, le maître, se tournant vers moi, me pria, avec une sympathie pleine de déférence, de prendra la parole le premier, et d’adresser à l’élève mes observations et mes critiques.

Plus moyen de reculer.

Après un moment de silence et de réflexion, je répondis : « Mon cher professeur, vous me mettez dans une position difficile. J’ai suivi avec la plus vive attention la leçon de mademoiselle, et ma conclusion est… qu’elle en sait beaucoup plus que moi sur ce sujet. Il me reste sans doute çà et là dans la mémoire quelques faits curieux sur les villes de Flandre et d’Italie