Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/243

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elles y respirent est lourde, épaisse, brumeuse, cela manque d’oxygène et de soleil. Changeons donc d’altitude. La création de nos lycées a déjà élevé l’éducation des jeunes filles de bien des centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer ; eh bien ! montons encore, mais en restant dans les régions accessibles : pour cela résumons nos desiderata en quatre formules précises et pratiques :

1°) Rayer des programmes tout ce qui ne s’apprend que pour s’oublier au bout de six mois ou de six jours. Cela seul les allégera d’un grand quart ;

2°) Chercher avant tout dans l’éducation ce qui survit à l’éducation ; allumons au cœur de nos élèves un feu qui dure ;

3°) Instruire moins et élever plus. Laissons plus de place à la famille ;

4°) Féminiser ― je ne dis pas efféminer ― féminiser l’enseignement, c’est-à-dire l’approprier à la nature et à la destinée des femmes. Elles veulent être intéressées ?... Intéressons-les ! Elles veulent être amusées ?... Amusons-les ! Mais en ayant toujours soin que l’agréable même repose sur un fond d’idées sérieuses. C’est le fait des architectes habiles : une élégante habitation sur des fondations solides.