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Française, et qu’on voie les succès éclatants d’Œdipe, d’Hamlet, d’Antigone.

De même pour les sciences. Elles règnent aujourd’hui trop souverainement dans le monde ; elles passionnent trop toutes les intelligences ; elles renouvellent trop toutes les formes de l’activité humaine ; elles ouvrent trop d’horizons inconnus à l’imagination comme à la pensée ; elles font éclater autour de nous trop de merveilles qui ressemblent à des prodiges, pour que nos jeunes filles puissent y rester étrangères. Seulement, au lieu de les y faire pénétrer par la route aride et ardue des abstractions mathématiques, plaçons-les résolument en face de l’univers même ! Que la création leur apparaisse telle que le créateur l’a faite, et telle que la créature l’a transformée ou devinée. Certes, les lois célestes sont chose bien admirable, mais n’est-ce pas bien beau aussi de les avoir comprises et expliquées ? Rien sans doute de plus prodigieux, que les forces de la nature en pleine expansion ou en plein déchaînement ; mais n’est-ce pas bien extraordinaire aussi, de les voir domptées, utilisées, domestiquées ? Eh bien ! imaginons-nous un cours ayant pour sujet ce double